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VALLS HUMILIÉ, VALLS FRAGILISÉ

6 Septembre 2014, 22:40pm

Publié par AF Provence


AF 2000 2892Faut-il s’étonner que, le pays traversant une crise économique, sociale et de civilisation sans précédent, la Ve république, avec à sa tête un disciple d’Henri Queuille, dont le nom seul incarne la médiocrité politique des IIIe et IVe républiques, et pour premier ministre un homme pressé à l’ambition dévorante, traverse à son tour une crise d’une gravité extrême ?

Si la Ve a pu faire illusion quelque temps, elle manifeste de nouveau le vice rédhibitoire de toute république : se dissoudre dans les divisions internes des partis politiques pour mieux épouser des ambitions personnelles déconnectées de toute prise en considération de l’intérêt national. C’est ainsi que la crédibilité de Manuel Valls, un homme que les commentateurs officiels présentaient il y a peu encore comme capable de parler le langage de la vérité aussi bien à la droite qu’à la gauche, a fondu, avec ce remaniement ministériel, comme neige au soleil. Trop pressé de remplacer Jean-Marc Ayrault, Valls s’est laissé hollandiser. Son discours de La Rochelle, le 31 août, n’avait pas pour objectif de convaincre de prétendus frondeurs qui, il le sait, ne franchiront pas, du moins massivement, le pas de la dissidence, de peur de perdre leurs responsabilités parlementaires en cas de dissolution de l’assemblée nationale : humilié, et donc fragilisé, par ses ministres passés et présents, il s’agissait seulement pour lui de sauver les apparences de son autorité. C’est un homme de parti désireux, comme sous la IIIe ou la IVe, d’aboutir à un compromis politicien, qui a parlé. Ce n’est pas un homme d’Etat.

LE TROPISME GERMANO-ATLANTISTE DU PS

Ne nous laissons pas duper, d’ailleurs, par le prétendu divorce doctrinal interne au PS entre les tenants d’un socialisme archaïque fidèle à ses principes et ceux d’un socialisme « de bon sens » qui prendrait en compte l’évolution du monde, puisque les premiers continuent de cautionner servilement les règles biaisées du jeu européen. Montebourg ne les a jamais remises en cause, inscrivant toujours ses rodomontades dans la logique de Maëstricht, de l’euro et de tous les traités adoptés depuis. Les « frondeurs » sont sur la même ligne contradictoire. Aussi le gouvernement Valls II n’a-t-il fait que gagner en cohérence libérale-libertaire avec la nomination à l’économie, pour rassurer autant le malnommé MEDEF, qui se moque des TPE-PME, que Merkel, d’Emmanuel Macron, un golden boy ami personnel du président, passé directement en 2012 de la banque Rothschild au secrétariat de l’Elysée, de Najat Vallaut-Belkacem à l’éducation — un comble ! — et le maintien de Christiane Taubira à la justice. [...]

François Marcilhac - LA SUITE DANS L’AF 2892

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