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Surtout, ne parlons pas des problèmes quotidiens

18 Juillet 2012, 23:18pm

Publié par AF Provence

Il montrait que le gouvernement français a une marge de manœuvre limitée dans le domaine économique et social et que, pour oublier ces impasses, Hollande s'engage dans les sujets de société. Tout ce que nous écrivons depuis longtemps et qui sera vrai tant que le gouvernement de la France sera lié par les décisions bruxelloises et par l'électoralisme.

Le grand danger d'un pays plombé par ses déficits est d'apparaître immobile, recroquevillé sur lui même, incapable d'imaginer le progrès faute de moyens pour le mettre en œuvre.

Pour la gauche qui voudrait incarner le changement, ce mois de juillet est une épreuve. Au Parlement, les ministres ploient sous le déluge de questions relatives aux plans sociaux et aux menaces de licenciement.

Arnaud Montebourg, en charge du redressement productif, peut bien accuser le précédent gouvernement d'avoir tout mis sous le tapis, le temps de l'élection, c'est sur lui que retombe l'addition.

Au même moment le détricotage de la loi TEPA, c'est-à-dire des premières mesures adoptées par Nicolas Sarkozy lors de son élection en 2007, vire à la maladresse politique sur un sujet qui ne concerne pas les très riches ni même les nantis mais les ouvriers et les enseignants, autant dire l'électorat de gauche.

Les socialistes ont tellement besoin de récupérer de l'argent pour limiter les futurs hausses d'impôts qu'ils étaient prêts à appliquer de façon rétroactive la refiscalisation des heures supplémentaire qu'ils s'apprêtent à faire voter, ce qui aurait eu pour effet de réduire un peu plus le pouvoir d'achat de ceux qui en effectuent.

Matignon a mis le holà à cette tentative qui avait l'aval de Bercy mais l'alerte a été chaude : il ne manquerait plus que, dans sa précipitation à colmater les brèches, la gauche apparaisse comme antisociale.

Tout concourt à la sinistrose si bien que, depuis quelques temps l’Élysée cherche à créer une sorte de diversion dans les grands débats de société.

François Hollande en a toute une collection dont son premier ministre a égrené le calendrier lors de sa déclaration de politique générale : en 2013, le droit au mariage et à l'adoption pour les couples homosexuels, la même année la réforme du Conseil supérieur de la magistrature, en 2014 la fin du cumul des mandats, d'ici 2017 le droit de vote des étrangers aux élections locales sans compter une réforme des modes de scrutins.

Tout cela promet de beaux débats et de grands affrontements gauche-droite mais avec le risque d' apparaître décalés par rapport aux préoccupations des Français.

C'est pourquoi ce mardi 17 juillet, en déplacement à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine), le chef de l'Etat a choisi une autre entrée : l'aide aux personnes âgées, la fin de vie.

Il a relancé le débat sur l'euthanasie. Mais à sa façon c'est à dire prudemment, sans prononcer le nom, et en nommant une mission, une de plus.

Comme si dans cette période ô combien difficile, sa première mission était d'être compassionnel.

Il y a un peu, beaucoup de Chirac dans ce nouveau président.

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