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Malgré Bruxelles et l'Etat, on peut arriver à se débrouiller

19 Juillet 2012, 22:20pm

Publié par AF Provence

Si les plans de licenciements chez PSA occupent la "une" de l'actualité, il serait dommage de ne pas évoquer une entreprise qui a des espoirs de vivre. L'usine Fralib a été reconvertie en scop et le PGD d'Unilever vient de promettre d'apporter une forte somme pour la faire fonctionner. Les scop (sociétés coopératives et participatives) sont nombreuses à prendre le relais d'entreprises en difficulté. Les royalistes ne font pas de l'ouvriérisme sentimental. Mais, quand, en dehors des arrière-pensées syndicales ou politiques, des ouvriers veulent continuer à faire vivre leur outil de travail, nous estimons qu'ils doivent être soutenus. Un nationaliste ne peut se placer dans le camp de la finance anonyme, vagabonde et mondialiste.

Pour cela, il est intéressant de lire l'article publié aujourd'hui jeudi 19 juillet dans "La Provence".


http://www.cie-joliemome.org/local/cache-vignettes/L570xH404/gilFRALIB--67180.jpgHier matin, dans l'usine Fralib à Gémenos, les salariés apprennent que le P.-d.g d'Unilever est prêt à mettre 12 M€ sur la table pour leur Scop. Pour eux il faut négocier.
Le Pdg d'Unilever France, Bruno Witvoët, avait à peine annoncé, hier matin à Paris, qu'il serait prêt à mettre plus de 12 M€ sur la table pour contribuer au projet de Scop porté par les salariés de Fralib, et déjà la nouvelle se répandait dans l'usine de sachets de thé et d'infusion de Gémenos.
Car même si les représentants du personnel rappellent que "la Scop ne peut être pérenne que si Unilever nous donne des productions à réaliser au départ", pour la première fois, le géant de l'agroalimentaire accepte de reconnaître l'existence de ce projet, même s'il ne croit pas à son succès.


Le vent en poupe
Le Pdg d'Unilever France a toutefois posé une condition : que le ministre du Redressement productif apporte publiquement son soutien au projet de Scop. Arnaud Montebourg a d'ailleurs déjà souligné son attachement à cette forme d'entreprise. Car avec la crise économique, ce modèle, directement issu de la pensée utopiste du XIXe siècle, a le vent en poupe.
"Nous avions fait une campagne de communication, mais finalement, ce sont les dossiers comme Seafrance ou Fralib qui ont le plus fait parler de nous", plaisante Peggy Capdevielle, de la délégation régionale des Scop de Paca. Durant ces dix dernières années, le nombre de Scop et Scic s'est accru de 36 % en France et celui des salariés de 8 700, soit une augmentation de 26 %.

"Un homme, une voix"
brisonsnoschanesEn région Paca on en compte 200, qui représentent un chiffre d'affaires de 200 M€. Et si les Scop sont souvent associées à des projets de reprise d'entreprise en difficulté, elles constituent de plus en plus souvent la solution pour une transmission d'entreprise, voire une création ex-nihilo pour 73 % d'entre elles en 2011. Pourquoi un tel engouement ? "Il y a des valeurs humaines importantes ; c'est un homme, une voix" explique Thierry Lauthelier, gérant de Kaléidoscop, une société spécialisée dans la conception de logiciels pour aider à la production de films d'animation, lancée en 2010 à Aubagne, avec deux autres associés.
"Un salarié de Scop n'est pas un salarié comme les autres, c'est un co-entrepreneur", analyse Jean-Pierre Modica, Pdg de l'entreprise marseillaise Atem depuis 1977, qui, à 70 ans, s'apprête à passer la main à deux successeurs. En 35 ans, la société spécialisée dans la maintenance industrielle, est passée de 7 à 58 salariés, et n'a cessé de développer son activité.

"On travaille pour les générations futures"
Dans leurs statuts, les Scop, qui bénéficient d'un régime fiscal avantageux, ont l'obligation légale de redistribuer une partie de leurs gains aux salariés, tous co-actionnaires, mais aussi de renforcer leurs fonds propres, chaque année. "On travaille pour les générations futures, pas pour revendre la boîte quand on s'en va", explique Franck Rossi, le patron des lamaneurs du port de Marseille et de Fos, la plus vieille coopérative de la région Paca.
Au-delà de leur solidité économique, -3,1 % des Scop et Scic ont plus de 50 ans, contre 1,8 % de l'ensemble des entreprises françaises -, les sociétés coopératives représentent un autre modèle de société, que la crise pourrait bien forcer à sortir de leur légendaire discrétion.

Marie-Cécile BERENGER

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