Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Mimoun, un vrai Français

29 Juin 2013, 19:54pm

Publié par AF Provence

 Alain MIMOUN, qui vient de mourir à 92 ans, a vécu plus d’une vie.

Né le 1er janvier 1921 à Maïder en Algérie, Ali Mimoun Ould Kacha – son ancien nom – s’engage dans l’armée durant la deuxième guerre mondiale et fera au sein du 19e régiment du génie de Besançon ses premières courses à pieds.
A la fin de la guerre, après avoir frôlé l’amputation de la jambe gauche, Alain se spécialise dans la course de fond dès 1947 et remportera ses premiers titres de Champion de France.
Mais si le nom d’Alain Mimoun résonne encore en nous aujourd’hui, c’est surtout pour sa victoire lors du marathon Olympique de 1956 à Melbourne.
Né musulman, Alain Mimoun était un fervent catholique converti en 1955 après un pèlerinage sur les pas de sainte Thérèse de Lisieux.

*********************************************
Mimoun ne manquait jamais de remercier la France dans ses interviews

En décembre 2012, alors qu'il était invité par le maire de Bouvines, la ville de la célèbre victoire du roi Philippe-Auguste en 1214, voilà l'article qui avait relaté cette jolie journée!(publié le 06/12/2012 sur le site de La Voix du Nord)

***

Bouvines vient de connaître un choc de titans.
Alain Mimoun s'est arrêté sur les terres de Philippe-Auguste !


http://www.lavoixdunord.fr/sites/default/files/articles/ophotos/20121206/493375805_alain-mimoun-je-remercie-dieu-d-etre-ci-421316.jpg
Il a 92 ans, il arrive à petits pas au bras du maire de Bouvines, Alain Bernard, dans une conférence organisée par l'association Citéphilo, qui a réuni des philosophes et des marathoniens sur une question fondamentale :

« Au fait, qu'est-ce qui nous fait courir ? »

Il s'installe, il prend le temps de téléphoner à son épouse : « Je vais bien, ne t'en fais pas, je suis bien arrivé ». Il cherche ses lunettes, son discours. On lui demande une photo, alors il se prête à l'exercice. Il est à Bouvines et il le sait. Il fait le « V » de la victoire. Celui qu'il a jeté à la face du monde le samedi 1er décembre 1956, à 15 h 13 exactement, lorsqu'il a remporté par surprise le marathon olympique de Melbourne. « Ce jour-là, lance-t-il toujours de la même petite voix haute, sous le drapeau,j'ai pleuré sans larmes... » Tout au long de la carrière d'Alain Mimoun, il faut bien s'en rendre compte, il lui est arrivé des dizaines de fois de ne plus avoir une seule goutte d'eau dans le corps. Mais il a toujours eu le drapeau français fiché dans le coeur ! « Je remercie Dieu, clame-t-il, d'être citoyen d'un si beau pays ! ». Et dans la foulée, qu'il a longue et majestueuse, on le sait, il ne l'envoie pas dire, toujours à Bouvines, là où on évoque un premier sentiment de nation France :
« J'ai le sentiment, moi, que le peuple français ne mérite pas son pays !».

Autour d'Alain Mimoun et de l'animateur de la soirée, Jean-Michel Hennebelle, le philosophe Guillaume Leblanc et l'écrivain Jean-Louis Ezine ont longtemps débattu des vertus et des contraintes de la course à pied.
Le champion olympique n'a rien dit pendant le débat.
Sans le vouloir vraiment, l'assistance l'a laissé dans sa légende. Des photos en noir et blanc, pour nous. Des moments de couleur intense, pour lui !

Jusqu'au moment où il a laissé tomber : « Qu'est-ce qui me fait courir ? L'amour de la France ! » • E. D. (CLP)

****

Il disait aussi:

"J'ai donné mon sang pour la France et j'ai arraché quatre médailles pour elle.
Honnêtement, ce qui me peine un peu, c'est le sentiment que, parfois, le peuple français ne mérite pas son pays.
J'ai fait dix fois le tour du monde, pour moi rien ne vaut la France.
Quand le drapeau tricolore a été hissé à Melbourne, j'ai pleuré sans larmes tellement j'étais déshydraté, ça m'a fait mal.
Pour moi, la France, c'est la plus belle fille du monde avec, en plus, quelque chose de sacré, comme une atmosphère de sainteté."

http://static1.purepeople.com/articles/8/12/36/88/@/1168317-french-runner-and-olympic-marathon-620x0-1.jpg

Commenter cet article