Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

le prince

Le Prince Jean: voeux pour une France apaisée

16 Janvier 2019, 10:23am

Publié par AF Provence

Le Prince Jean: voeux pour une France apaisée

En ce début d’année, je souhaiterais vous adresser tous mes voeux pour 2019.

 

Je ne reviendrai pas sur l’année difficile que notre pays vient d’avoir avec, comme je l’ai écrit dans mon dernier message, un mouvement des gilets jaunes qui cristallise toutes les fractures de notre société mais avec des Françaises et des Français qui restent, me semble-t-il, demandeurs d’un projet social commun sur un socle partagé.

 

J’aimerais donner à tout cela de la perspective, en évoquant trois principes qui sont essentiels à la poursuite d’un bien commun social : la paix, la justice et l’autorité.

 

La paix – on pourrait dire la concorde – c’est l’effet. Sans paix sociale, sans relations apaisées entre les différentes composantes de notre société, nous ne pouvons avancer. Pour cela nous devons changer de philosophie politique et passer de cette volonté de satisfaire les désirs individuels à une vraie recherche du bien commun en mettant en avant, dans la relation sociale, la confiance et non la défiance comme c’est trop souvent le cas aujourd’hui.

 

La justice c’est la première condition. Sans justice, notamment à l’égard des plus démunis, pas de paix possible, car il y aura toujours le sentiment d’être lésé. Pour y arriver il faut pouvoir s’appuyer sur des règles simples comprises par tous. Le millefeuille de nos lois et règlements est certainement pour beaucoup dans le rejet des réformes nécessaires.

 

L’autorité, c’est la deuxième condition. Sans autorité, pas de saine dynamique qui fait avancer les choses. La notion de service doit être remise à l’honneur, le respect des libertés individuelles et publiques doit permettre aux corps intermédiaires d’agir en subsidiarité. Il faut donner au chef de l’Etat un autre rythme institutionnel pour qu’il puisse travailler dans la continuité aux réformes de fond, et cela, sans autoritarisme.

Voilà quelques principes qui permettraient à notre pays d’avancer vers la paix sociale nécessaire, avec plus de justice à l’égard des Françaises et des Français et avec un Etat qui a retrouvé son autorité. Espérance !

Bonne et nouvelle année à vous tous, vos familles et vos proches. 

Jean de France, Duc de Vendôme
Domaine Royal de Dreux, le 15 janvier 2019 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le Prince Jean: voeux pour une France apaisée

Voir les commentaires

Le prince Jean de France publie dans “Royaliste” un hommage au Roi Juan Carlos

20 Décembre 2018, 09:10am

Publié par AF Provence

Le prince Jean de France publie dans “Royaliste” un hommage au Roi Juan Carlos

A l’occasion du 40ème anniversaire de la Constitution espa­gnole, le Prince Jean de France, duc de Vendôme , a publié dans le journal ” ROYALISTE” de la Nouvelle Action Royaliste, une réflexion en hommage au Roi Juan Carlos.

Le prince Jean de France publie dans “Royaliste” un hommage au Roi Juan Carlos

Voir les commentaires

Le prince Jean soutient les gilets jaunes

13 Décembre 2018, 19:46pm

Publié par AF Provence

Le prince Jean soutient les gilets jaunes

Communiqué du prince Jean de France, duc de Vendôme.

 

Gilets Jaunes: bâtir un projet commun.

Le prince Jean soutient les gilets jaunes

Comme mon père le Comte de Paris qui est intervenu plusieurs fois récemment, je suis inquiet de la situation de notre pays.

Le contrat politique et social d’après-guerre ne tient plus. Nous nous accordons tous pour dire qu’il faut changer nos schémas de pensée et nos comportements, ne pas vivre au dessus de nos moyens, respecter notre environnement. Mais si nous n’arrivons pas à résoudre les fractures de notre société, nous n’arriverons à rien. Elle sont nombreuses et profondes, entre les riches et les pauvres, les élites déracinées et la population, les villes et les territoires, les religions.

Les Gilets Jaunes résument ces factures multiples. Ils représentent tous ces Françaises et Français, qui supportent tout depuis plus de trente ans mais qui n’y arrivent plus. Ils n’en peuvent plus de la cherté de la vie, du poids des impôts et taxes, d’un Etat qui ne les défend pas et qui ne les comprend même plus. S’agit-il de la France périphérique ? Je n’aime pas cette expression, elle est très parisienne. J’ai été parisien, mais depuis que je vis à Dreux je vois les choses autrement. D’ailleurs, sur le terrain et dans les territoires où les gens on gardé un certain bon sens, les manifestations de Gilets Jaunes sont autres. Aux ronds-points l’atmosphère est amicale, les échanges sont possibles, les solidarités fonctionnent.

Le grand défi qui attend notre pays, c’est de retrouver au plus vite un dénominateur commun à partir duquel avancer, un socle commun a minima sur lequel nous puissions bâtir un projet fédérateur. Mais comment demander aux Françaises et aux Français des sacrifices, lorsqu’ils n’ont plus confiance dans leurs élites ? Comment se projeter dans l’avenir s’il n’y a pas de vision à long terme ? Comment réunir la population autour d’un projet commun lorsqu’on est l’élu d’une partie de la France contre l’autre ?

Je souhaiterais quand même terminer mon propos sur une note positive. A Dreux, ce 8 décembre, dans le cadre de la fête populaire des Flambarts, la paroisse avait organisé une crèche vivante. Je ne sais si la chose s’est produite de façon fortuite mais les Gilets Jaunes et les forces de l’ordre se sont retrouvés un moment devant la crèche et ont entonné ensemble la Marseillaise. Peut-être que ce petit exemple peut nous donner une espérance pour sortir de cette impasse en vérité et sur des perspectives qui durent ? Courage, même si la situation est difficile !

En cette fête du 8 décembre, où les chrétiens comme moi célèbrent la Vierge Marie, permettez-moi quand même de vous souhaiter, avec un peu d’avance, un joyeux Noël, pour vous-mêmes, vos familles, et tous vos proches.

Domaine Royal le 8 décembre 2018
Jean de France, Duc de Vendôme

Voir les commentaires

Quelle est la position du comte de Paris?

2 Décembre 2018, 09:31am

Publié par AF Provence

Quelle est la position du comte de Paris?
Quelle est la position du comte de Paris?

Voir les commentaires

Gilets jaunes: un tweet de Mgr le Comte de Paris

25 Novembre 2018, 16:31pm

Publié par AF Provence

Si la colère du Peuple de France est légitime, il faut savoir séparer l’ivraie du bon grain, et la Garde Prétorienne ne pas se tromper de cible.

Henri Comte de Paris

Voir les commentaires

Ce soir, le prince Jean de France dans l'émission Secrets d'Histoire

30 Octobre 2018, 08:59am

Publié par AF Provence

Publié sur la page Facebook du prince Jean de France

 
 

Retrouvez-moi ce soir dans Secrets d'Histoire sur France 2, depuis la Chapelle Royale Dreux et accompagné de Stéphane Bern pour évoquer le roi Louis-Philippe et la Reine Marie-Amelie. Bonne semaine à tous !
#viveDreux, #vivelhistoire

 
L’image contient peut-être : 2 personnes, personnes souriantes, personnes debout et intérieur
Dreux Officiel

Ne loupez pas le prochain Secrets d'Histoire présenté par Stéphane Bern sur Louis-Philippe et Marie-Amélie. L'émission tournée en partie à Dreux sera diffusée le mardi 30 octobre à 20h55 sur France 2. Vous pourrez notamment y voir Le prince Jean de France en interview dans la chapelle royale !

 
 

 

Voir les commentaires

Le prince Jean de France a salué l'élection de son cousin brésilien

24 Octobre 2018, 23:32pm

Publié par AF Provence

 

Publié le 23.10.2018 - Actualisé le 24.10.2018 

Dimanche dernier, à la mi-journée, le prince Jean de France a félicité, sur sa page Facebook officielle,  son cousin brésilien Dom Luiz-Philippe d’Orléans-Bragance pour son élection comme député fédéral de Sao Paulo.

Le duc de Vendôme, Dauphin de France, s'est exprimé en ces termes chaleureux :

42885061_1139475346212782_5193566383803203584_o-300x300.jpg« Toutes mes félicitations à mon cousin Luiz-Philippe d’Orléans –Bragance pour son élection comme député fédéral de Sao Paulo. Les brésiliens ont décidé d’accorder de nouveau leur confiance à un membre de la famille impériale qui incarne par son nom, l’indépendance, la force, le courage d’une nation face à l’adversité, l’intégrité, la fierté et la continuité d’une grande histoire qui a façonné le visage du Brésil. Je ne peux m’empêcher d’avoir une pensée émue pour ma grand-mère paternelle, la comtesse de Paris, qui avait été très sensible à la campagne pour la restauration de la monarchie en 1993. Aujourd’hui, " Tout m’est bonheur  "».*  

(Page facebook)

Voir les commentaires

Famille de France • Naissance de la princesse Jacinthe Elisabeth-Charlotte Marie de France : une joie familiale et française !

11 Octobre 2018, 17:59pm

Publié par AF Provence

Famille de France • Naissance de la princesse Jacinthe Elisabeth-Charlotte Marie de France : une joie familiale et française !
Le prince Jean a annoncé cette joyeuse nouvelle en ces termes :
« Je m’associe à la princesse Philomena pour vous annoncer avec joie la naissance de la princesse Jacinthe Elisabeth-Charlotte Marie, notre cinquième enfant, hier soir, neuf octobre deux mille dix-huit, à Dreux. Toutes deux se portent bien. »
Jean de France, Duc de Vendôme, 
Domaine royal de Dreux, le 10 octobre 2018.

Voir les commentaires

Jean d'Orléans : Il faut rétablir la Constitution dans la perspective tracée par de Gaulle

10 Octobre 2018, 07:05am

Publié par AF Provence

Jean d'Orléans : Il faut rétablir la Constitution dans la perspective tracée par de Gaulle

FIGAROVOX/TRIBUNE - Retraçant l'histoire de la Vème République et admettant ses impasses actuelles, Jean d'Orléans estime que loin d'abolir la Consitution, il faut revenir au projet originel du Général de Gaulle.


La Constitution de 1958 fête ses 60 ans. Dans notre pays, qui a adopté puis rejeté rapidement beaucoup de textes constitutionnels, cette longévité, qui fait de la Vème République le régime le plus long de notre histoire moderne après la IIIème République, est très appréciable. Surtout, les institutions approuvées par le peuple français le 28 septembre 1958 s'inscrivent dans la longue durée du régime parlementaire, fondé sous la Restauration, renforcé par la Monarchie de Juillet et qui avait été rétabli après le Second Empire dans l'attente du comte de Chambord. Le «grand refus» du prétendant et les circonstances politiques qui ont suivi, ont déséquilibré le régime que la monarchie royale devait équilibrer et le régime parlementaire s'est mué en régime d'assemblée sans que la IVème République ne parvienne à donner de la force aux gouvernements qui se succédaient. 

En 1958, la Constitution de la Vème République a offert à la France ce qui lui manquait depuis 1877: un chef d'État arbitral, garant de la continuité et de l'indépendance nationale, véritable clef de voûte des institutions. Cette Constitution demeurait fondamentalement parlementaire puisque le principe de la responsabilité du Gouvernement devant l'Assemblée nationale était réaffirmé. Mais elle renforçait la démocratie en prévoyant le recours au référendum. D'éminents juristes ont considéré que la nouvelle Constitution instituait une monarchie démocratique et parlementaire, d'inspiration orléaniste - une Constitution devenue monarchie élective depuis que le Président est élu au suffrage universel. 

Jusqu'en 1969, le système institutionnel de notre pays impressionne par sa cohérence - même si l'autorité judiciaire reste par trop soumise aux injonctions de l'exécutif. La Constitution politique est adossée à une organisation administrative, héritage de l'Ancien régime, du Consulat et de la Restauration puisque Louis XVIII avait décidé de conserver l'acquis napoléonien. Cette administration forte, mais soumise au pouvoir politique, appuie le projet économique et social conçu pendant la Résistance et mis en œuvre à la Libération. 

Cependant, notre Constitution a révélé ses failles après le départ du général de Gaulle. 

La première tient au fait, déjà établi lors de l'élection présidentielle de 1965, que le président de la République est l'élu des uns contre les autres. Certes, le chef de l'État peut se hausser à la hauteur de sa fonction et incarner l'unité de la nation, mais en de trop rares moments de crise et sans jamais parvenir à se libérer de ses amitiés partisanes. La clef de voûte établie par la monarchie élective est fragile. 

La seconde résulte de la rivalité qui s'installe entre les deux pôles du pouvoir exécutif. Confit entre Jacques Chaban-Delmas et Georges Pompidou, entre Jacques Chirac et Valéry Giscard d'Estaing, entre Michel Rocard et François Mitterrand: hors des périodes de cohabitation, qui montrent la souplesse des institutions et rappellent leur nature parlementaire, ces guerres intestines ont gravement nui au fonctionnement régulier des pouvoirs publics. 

Malgré ses failles et ses dérives, notre Constitution n'est pas à abolir mais à transformer et à accomplir.

Ces failles n'ont pas été comblées par l'élection quinquennale du président de la République. Au contraire, un déséquilibre profond s'est installé dans nos institutions, aggravé par le fait que les élections législatives se déroulent immédiatement après l'élection présidentielle. Le temps du chef de l'État se confond avec le temps du Premier ministre et avec celui de l'Assemblée nationale, et il est scandé par les mêmes échéances électorales. Selon une logique implacable, le président de la République a pris en charge toute la politique de la nation au détriment du Premier ministre en titre et le chef de l'État est devenu, plus directement que jamais, le chef du parti majoritaire. La fonction arbitrale, qui se confond avec celle de chef de l'État dans notre tradition millénaire, n'est plus assumée de manière effective. Dès lors, il n'est pas étonnant que les Français, attachés à la symbolique politique, se prononcent à chaque élection présidentielle par des votes de rejet plus que d'adhésion. 

Malgré ses failles et ses dérives, notre Constitution n'est pas à abolir mais à transformer et à accomplir dans la perspective, inaboutie, que le général de Gaulle avait tracée au cours de son long dialogue avec mon grand-père. Je souhaite, dans la continuité des déclarations de mon grand-père et de mon père, que l'État soit, à nouveau, rétabli dans son indépendance selon sa vocation arbitrale afin qu'il soit pleinement au service de la France et des Français.

Domaine Royal, Dreux, le 7 octobre 2018 

Jean de France, Duc de Vendôme

Voir les commentaires

Peut-on encore être orléaniste ?

7 Juin 2015, 23:20pm

Publié par AF Provence

Peut-on encore être orléaniste ?

Publié sur Figarovox.

FIGAROVOX/ENTRETIEN - L'État vient d'achever de classer trésor national les objets de la famille d'Orléans qu'il souhaitait préserver de la vente aux enchères du 29 septembre prochain. Frédéric Rouvillois se penche sur cette dispersion du patrimoine français. 


Frédéric Rouvillois est professeur de droit public et écrivain. Il a publié de nombreux ouvrages sur l'histoire des idées, notamment L'Invention du progrès, aux origines de la pensée totalitaire (CNRS Éditions, 2010), ainsi que des essais sur la politesse, le snobisme et les institutions, et plus récemment Une histoire des best-sellers (Flammarion, 2011). Son dernier livre Crime et utopie, une nouvelle enquête sur le nazisme, a été publié chez Flammarion.


Les enfants du comte de Paris vont se séparer d'une bonne partie de leur patrimoine: carnets de croquis de Louis XIV enfant, fragment du manteau de Saint Louis… les derniers objets de la maison de France seront vendus aux enchères chez Sotheby's le 29 septembre. Cette vente était-elle inéluctable?

Au premier abord, on peut effectivement être un petit peu choqué, interloqué par cette vente. Mais réflexion faite, je pense que cette réaction tient plus d'un réflexe bourgeois. Celui-ci consiste à estimer qu'il ne faut pas vendre le patrimoine, disperser ses souvenirs et abandonner ce qui nous a été légué. Et ceci notamment parce que dans la tradition bourgeoise, c'est ce patrimoine qui permet, au fond, à la famille de survivre et d'exister. Cette famille existe, en effet, par l'accumulation des biens qu'elle possède, des souvenirs qu'elle conserve.

Mais c'est un réflexe hors de propos dès lors qu'il s'agit d'une lignée royale. D'une famille qui a construit la nation et fabriqué l'état français au fil des siècles -ce n'est pas pour rien qu'on l'appelle la famille de France. Quand le prince Jean, qui sera le chef de cette maison à la mort de son père, se promène dans Paris, il parcourt en quelque sorte la galerie de ses ancêtres. Le Palais Bourbon est pour lui, non seulement un bâtiment public, mais aussi une maison qui fut construite pour l'un de ses grands-oncles. Lorsqu'il admire la Sainte Chapelle, il peut penser à l'un de ses aïeux qui l'a fait édifier. Notre-Dame de Paris lui rappelle cet ensemble de rois, ses ancêtres, qui y ont entendu la messe. Si cette famille ne possède pas matériellement ou juridiquement les «palais de la République» -qui sont en réalité d'anciens palais royaux- elle est réellement chez elle en France. Elle n'est pas une famille comme les autres et se trouve à cet égard dans une situation absolument singulière.

La priorité de la famille d'Orléans était de régler le conflit engendré par la succession du Comte de Paris. Le Comte de Paris a eu dix enfants, qui sont soumis au droit commun et doivent donc se partager le patrimoine. Comme ils n'ont pas pu s'entendre pour la répartition des biens, ils cherchent à régler la situation via une vente aux enchères. Et du même coup, en finir avec les brouilles familiales et les disputes un peu médiocres qui opposaient les princes les uns aux autres.

Un haut fonctionnaire a pourtant confié au Figaro: «Les héritiers se disqualifient. On ne peut pas dire depuis des siècles que l'on est au service de la France et vendre des biens historiques. En plus, dans une maison américaine»…

Cette famille qui a construit la France n'a pas besoin pour survire de posséder matériellement des objets. Le carnet de dessins de Louis XIV, qu'il échoue dans un musée américain ou entre les mains d'un industriel chinois, restera toujours lié à cette famille. Et à la France.À de nombreuses époques des souverains français ont dû se défaire de certains biens, parce qu'ils avaient des besoins pressants, ou qu'ils cherchaient à conserver ou à recouvrer leur pouvoir. Pendant la révolution française, le futur Louis-Philippe, en exil, fut obligé pour vivre de donner des cours particuliers de mathématiques à des familles bourgeoises, sans cela remette en cause son appartenance à une lignée qui a fait la France. Cette famille ne pourra jamais vendre son seul patrimoine essentiel, l'histoire; et aussi longtemps qu'elle subsistera, elle demeurera l'incarnation de la mémoire, de notre mémoire nationale. Quoi qu'il se passe, et quoiqu'elle fasse, cette famille sera toujours l'héritière de Saint Louis et d'Henri IV.

Quant à Stéphane Bern, qui fait pour la préservation et la diffusion de cette mémoire un travail admirable, il a probablement déclaré ceci sous le coup de la surprise et de la déception, ce que l'on peut évidemment comprendre. Mais au fond de lui-même, il sait parfaitement, comme le montrent d'ailleurs ses livres et ses émissions, que ce n'est pas parce qu'une famille qui a construit la nation française met en vente quelques tableaux, que cela remet en cause l'essentiel: sa nature, sa place et son rôle.

Il s'agit tout de même d'objets constitutifs de l'histoire française qui risquent de se retrouver dans des pays étrangers…

L'histoire des Français ne sera pas moins vivante si ces objets sont entre les mains d'un collectionneur français, américain ou chinois, que s'ils restent au fond d'une malle dans le grenier d'une propriété appartenant à la famille d'Orléans.

Le curé d'Ars disait: «un linceul n'a pas de poches». L'histoire non plus! Alors, bien sûr, il serait souhaitable que l'Etat préempte un certain nombre d'objets. Mais je me rappelle toujours ce que disaient les Goncourt des ventes aux enchères. Ces collectionneurs férus d'art avaient précisé par testament qu'ils ne voulaient surtout pas que les objets qu'ils avaient accumulés restent regroupés au fond d'un musée où ils prendraient la poussière. Ils formaient, au contraire, le vœu qu'ils soient dispersés aux enchères, afin de susciter à nouveau l'émerveillement devant leur beauté. On peut -pourquoi pas?- considérer la vente des biens des Orléans sous cet angle. Le fait que des souvenirs de la famille de France soient achetés à prix d'or par des collectionneurs des quatre coins du monde est aussi un moyen de faire vivre l'histoire et l'esprit français.

Dans Sire et Le roi au-delà de la mer, Jean Raspail imagine un jeune descendant des Capétiens, cousin de la famille d'Orléans et des Bourbons d'Espagne, qui agit dans ce 21e siècle pour reconquérir son royaume. Le rétablissement monarchique est-il de l'ordre de l'utopie de roman? Cette question se pose d'autant plus qu'à l'occasion de la venue du roi d'Espagne en France cette semaine, des députés ont protesté contre le fait que Philippe II prononce un discours à l'Assemblée nationale…

À toutes les époques, la France a accueilli des souverains ou des chefs d'État étrangers qui ont pris la parole devant les assemblées. Ces réactions me paraissent donc la marque d'une étroitesse d'esprit et d'un sectarisme un peu ridicule. Du même ordre, du reste, que celles que suscitent auprès de certains politiciens de même obédience le succès des Secrets d'histoire de Stéphane Bern…

Quant à la question proprement politique, seul l'avenir pourra nous dire si une restauration monarchique est possible en France. L'un des grands secrets de l'histoire, c'est qu'elle est pleine de surprises. Et pour ce qui est de sa pertinence, n'oublions pas que la Ve République a été fondée en 1958 par le Général de Gaulle, qui n'a jamais caché son attachement à la tradition monarchique et à la famille de France, et qui a toujours reconnu que le système politique qu'il venait de créer était une «monarchie républicaine». N'oublions pas, enfin, que nous vivons dans un monde où pratiquement tous les états sont des «monarchies», dans le sens où il y a toujours une personne qui dirige. Les pays ont compris le besoin d'avoir à leur tête une personne qui dispose du pouvoir et incarne une certaine légitimité.

Voir les commentaires

<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 > >>