Un ministre qui marche dans le brouillard

Claude GUEANT, ministre de l'Intérieur, a fait bondir beaucoup de monde dimanche 11 septembre, quand il a déclaré, lors du Grand Jury RTL, "Il y a une immigration comorienne importante qui est la cause de beaucoup de violences. Je ne peux pas la quantifier." Le lendemain, il s'en est pris à la délinquance roumaine à Paris.

Tout de suite, la gauche bien-pensante s'est déchaînée contre le "racisme" du ministre. Ce dernier a dû d'ailleurs exprimer ses regrets sur ses propos sur les Comoriens. Il est vrai que la communauté comorienne de Marseille s'est très vite mobilisée. Comoriens de nationalité comorienne et de nationalité française se sont vite serrés les coudes. Des élus UMP comme le maire de Marseille ont protesté.

Mais Claude GUEANT l'a bien cherché. Les Marseillais d'origine comorienne représentent une force électorale importante et sont choyés depuis longtemps par la classe politique locale. Puis, en accusant "une immigration comorienne importante", il ne précisait pas s'il désignait les immigrés sans ou avec la carte d'identité française. S'il accusait les seuls non-citoyens français, comment se fait-il qu'ils deviennent des saints dès qu'ils ont le document officiel? La naturalisation est-elle un acte magique?

S'il visait aussi les "Français de papier", comment peut-il savoir qu'ils sont les auteurs d'actes criminels alors que les statistiques ethniques sont interdites dans notre pays? On se prive ainsi du seul réel moyen de comparaison. Le comble est que la déclaration ministérielle se terminait par "Je ne peux pas la quantifier". S'il avait pu compter les agressions réalisées par un groupe précis, il serait hors-la-loi. Mais, dans ce cas, pourquoi parler de façon si provocatrice?

La même imprécision concerne la criminalité à Paris. Monsieur GUEANT veut-il agir contre les Roumains ou seulement contre les Roms? Les deux termes ne sont pas identiques. S'il s'agit d'une communauté qui est appelée en France Gitans, Tsiganes (ou Tziganes), Manouches, Romanichels ou Bohémiens, pourquoi ne pas le dire clairement?

Manifestement, le ministre de l'Intérieur est en plein brouillard. Il fait des déclarations fracassantes que les médias se font un plaisir de répercuter immédiatement en dénonçant l'atteinte aux droits de l'homme... et aucune réalisation concrète et durable n'est visible.

Et les braves gens, toujours bernés, sont contents d'un ministre qui parle de leurs préoccupations. Mais ils serrent bien leurs sacs contre eux et ne mettent plus de chaînes en or pour marcher dans les rues de Marseille.

Comments

[Antoine M]

Oui ! vous avez bien cerné le populisme à peine caché de ce qui sert de ministre actuellement. En plus de l'inaction, il jette gratuitement des groupes en pâture à d'autres, sans aucune
justification. Malheureusement, cet article percutant pourrait avoir une déclinaison multi quotidienne.
Je n'ai jamais cru qu'augmenter les divisions entre les personnes dans le pays serve la France. Mais ces gens savent-ils la part de serviabilité dans le nom "ministre" ? savent-ils laisser à la
France la première place dans leurs préoccupations ?
Je crois que le prochain prince qui occupera effectivement le trône ne donnera jamais dans ce type populiste haineux de discours car il saura que le pays ne pourra se relever qu'en trouvant une
réelle sociabilité entre les différents groupes français, sans omettre de revaloriser les fondements de notre culture faite par Rome, Athènes, Jérusalem et Saint-Denis (à remettre dans le bon ordre
!). Les deux ne sont pas incompatibles. En exclure un aspect ne sera qu'illusion destructrice.