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La loi de la kalach

23 Novembre 2010, 23:30pm

Publié par Michel F

Marseille! Marseille outragée ! Marseille massacrée ! Marseille droguée ! mais Marseille libérée ! libérée non pas par elle-même, non pas libérée par son peuple mais libérée par Brice Hortefeux et par ses CRS!


L'émotion suscitée par le meurtre à la kalachnikov d'un jeune de 16 ans et la blessure d'un autre de 11 ans au Clos La Rose, dans le 13ème arrondissement de Marseille, le 19 novembre, a été largement relayée par les médias toujours ravis quand on peut raviver le vieux thème de Marseille-Chicago. Avec 17 fusillades et 14 tués en 11 mois, il y a de quoi kalach Marseillefaire frémir.


Le ministre de l'intérieur s'est précipité pour annoncer l'envoi de renforts policiers et l'organisation d'opérations "coups de poing". Réaction pitoyable! La cité phocéenne a un nombre de policiers dérisoire. Combien de temps ces renforts vont-ils rester? Le temps de montrer leurs gros bras, de lancer quelques actions spectaculaires, et ils partiront. Et Marseille retrouvera ses problèmes. Mais, pour le gouvernement, la mission sera accomplie: les caméras auront montré des uniformes et le brave citoyen moyen aura cru qu'un tour de vis aura été opéré... et il votera pour les conservateurs de l'UMP lors des prochaines élections.


Le défaut de la droite est le libéralisme économique qui l'imprègne. La sécurité est vue sous l'angle purement comptable. La réduction des effectifs policiers continuera. La gauche ne vaut guère mieux car, bien qu'elle invoque la recréation de la police de Hortefeux Marseilleproximité, elle a une vision angélique du problème qui la pousse à l'indulgence envers les délinquants.


La série de meurtres de cette année est liée au trafic de drogue qui infecte les quartiers à population immigrée et à fort chômage. Mais ce cancer n'est pas spécifique à Marseille. L'origine est plus profonde.


Dans "La Provence" du 21 novembre, le sociologue Michel FIZE met le doigt sur la plaie: "Toute une série d'écrans protecteurs et de tabous qui existaient naguère ont sauté: la peur de la police et de la justice, le respect dû aux générations plus âgées, la protection due aux enfants... Mais ce phénomène transgressif ne touche pas que les jeunes et les délinquants. D'une façon générale, on se permet aujourd'hui des tas de choses qui relevaient autrefois de l'interdit".


Pratiquement le même constat a eu lieu en Corse en même temps. Dans l'Ile de Beauté, en proie elle aussi à de nombreux règlements de comptes, le Secours Populaire a été dévalisé et son président, Napoléon LUCIANI, a déclaré dans "Corse-Matin" du 19 novembre: "Certaines valeurs sont en passe de disparaître. Nous sommes en perte de sens, de repères." Le même jour, les associations étudiantes et lycéennes insulaires annonçaient qu'elle lançaient une lutte contre la drogue en disant: "La perte des valeurs traditionnelles, l'attrait de l'argent facile, une économie assistée et paupérisée ont fait le lit de cette calamité qui menace gravement la cohésion de notre société".


La classe politique est-elle prêt à restaurer les traditions et à admettre des tabous? Des faits récents comme l'affadissement des programmes d'Histoire au collège et les attaques contre la famille montrent le contraire. Normal, nos politiciens ne respectent qu'un tabou: les principes de 1789.

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