Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

L'hommage de Léon Daudet à Frédéric Mistral

25 Mars 2014, 00:00am

Publié par AF Provence

Mistral: portrait

La mort de Frédéric MISTRAL le 25 mars 1914 eut un grand écho en Provence et dans toute la France. Le peuple provençal se retrouvait orphelin.

Voici la reproduction de la première page du quotidien "Le Petit Marseillais" du 26 mars. Nous y joignons des photos du même journal montrant les obsèques du grand écrivain.

Mistral décès

 

Mistral obsèques

Bien évidemment, "L'Action Française" y accorda une grande place. Charles MAURRAS écrivit un article le 26 mars. Le lendemain 27, Léon DAUDET publia un article dont des extraits sont reproduits ci-dessous.

 

"Son œuvre poétique est un monument. Son dictionnaire franco-provençal en est un autre. Son musée en est un troisième. Nous ne pouvons mesurer actuellement la taille ni l’influence de ce pasteur d’hommes, qui lisait sa route dans les étoiles. A une époque d’aveuglement quasi universel, il  s’est porté à tous les points où la tradition était menacée et il a fait ce qu’il fallait pour sauver ce qui pourrait être sauvé, en préparant les voies de l’avenir. (…)

Il a préparé et rendu possible, sur les sommets de la poésie, ce que nous cherchons aujourd’hui à réaliser dans la plaine. Il est et demeurera le maître de toute restauration, en politique, en morale, en linguistique, en littérature. Il s’est prêté à tous les chants, à toutes les plendeurs, à toutes les ardeurs, et il n’a jamais dévié de sa ligne.

Le mistralisme – c’est-à-dire l’ensemble de ses doctrines – peut être considéré comme le bréviaire des nations opprimées, désireuses de ne pas périr. Chaque fois que je rendais visite à l’auguste vieillard, j’avais soin de lui rappeler le rôle profond qu’il avait joué dans la maintenance de fidélité de l’Alsace-Lorraine, et chaque fois sa voix s’altérait en constatant que c’était exact. (…)

Il avait la patience du paysan et la clairvoyance du grand médecin. Son geste habituel était un petit mouvement de la main qui signifiait : « Laisse faire ; ne hâte pas les choses ; elles suivront leur cours, une fois le branle donné ». 

On chercherait vainement le modèle d’une autre existence aussi sereine et aussi utile. C’est à Mistral, à son labeur sublime, à sa prescience altière que se rattache aujourd’hui notre espoir prochain. Ses yeux sont fermés à jamais, mais leur vision nous éblouit."

 

Mistral AF

 

Commenter cet article