Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Il était une fois la France

15 Novembre 2013, 00:23am

Publié par AF Provence

http://img.tvmag.lefigaro.fr/ImCon/Arti/74460/olivier-mazerolles-350.jpg  Il ne fallait pas attendre d'Olivier Mazerolle qu'il écrive autre chose que tous ses collègues journalistes au sujet de la mauvaise plaisanterie de "Minute" sur Christiane Taubira.

  Le directeur de "La Provence", mis à cette place par Bernard Tapie, a donc critiqué cet acte raciste dans son éditorial de jeudi 14 novembre. Il termine même par une citation d'André Gide. Mais le plus intéressant se trouve dans le milieu de son texte, où il décrit une France passée et qui est peut-être la France que beaucoup de Français d'aujourd'hui regrettent. Et, en creux, nous voyons ce que notre pays est devenu.

 

"Cette unanimité (de la classe politique pour condamner "Minute"), qui devrait réjouir, fortifier, faire barrage, tombe à plat. La représentation nationale semble réagir comme un pantin désarticulé qui s’agite une dernière fois avant que la pile qui l’anime ne s’éteigne. Nous avons le sentiment de visionner un exercice obligé.

Parce que ces discours, pour sincères qu’ils soient, retentissent dans le silence fracassant du néant intellectuel. Le président de la République et les politiques dans leur ensemble, ne sont que les pâles symbôles d’une société qui godille entre les récifs. Sans idée directrice, sans valeurs pour la guider. Les intellectuels sont absents. Ou réservés à une élite composée de petits cercles étriqués où règne l’entre-soi.

Au risque de passer pour un vieux con, je me souviens de la France d’autrefois où l’on faisait des folies, où l’on s’enthousiasmait pour un but, pour un maillot jaune, ou pour la voix rauque de Piaf. Mais où on ne pouvait ignorer le dernier bouquin, la défense des valeurs en même temps que la contestation des normes établies, les grands défis  politiques et la recherche du mieux. Le racisme était considéré comme une saloperie. On le savait. Même les racistes. Ils ne le portaient pas en bandoulière. Et plus tard encore, en toute liberté, on pouvait rire avec Coluche quand il proclamait, au second degré : "Ce serait raciste de penser que les étrangers n’ont pas le droit d’être cons".

Commenter cet article