Criminalité: le gisement marseillais

Après cinq jours d'agonie, Maryse a rendu l'âme lundi 24 janvier. Elle avait 73 ans mais son décès a été provoqué par une odieuse agression. Deux individus à scooter ont tiré son sac. Elle s'y est accrochée et a été traînée sur le bitume, lui provoquant une hémorragie cérébrale. Cet acte répugnant a causé un profond dégoût dans le quartier de Saint-Antoine et dans tout Marseille.

2011 va-t-il connaître les mêmes actes criminels que 2010?

L'an passé a connu 26 agressions par jour. Les vols avec violence ont connu une hausse de 19% par rapport à 2009. 1.700 vols à main armée ont eu lieu en 2010 dans les Bouches-du-Rhône. Les violences sexuelles ont augmenté de 12%. Plus de 10.000 cambriolages ont été déclarés.

Le procureur Jacques DALLEST a raison de déclarer, lors de l'audience de rentrée du Tribunal de Grande Instance, que "Marseille est un gisement à ciel ouvert d'infractions pénales".

Pourtant, la Préfecture (tout comme le Ministère sur le plan national) insiste sur l'accroissement des taux d'élucidation. Mais c'est insuffisant et le sentiment d'insécurité est bien présent dans la tête des Marseillais.

Les opérations "coups de poing" ont de bons résultats mais sont trop éphémères pour résoudre vraiment les problèmes.

Tous les responsables politiques et policiers sont d'accord pour dire que les effectifs sont insuffisants. On vient d'apprendre la prochaine disparition de la CRS 54 et de ses 140 hommes.

L'Etat veut faire des économies, ce qui a aussi des conséquences catastrophiques pour le TGI marseillais.

François Pion, le président du tribunal, a annoncé que "toutes les factures d'eau et d'électricité n'ont pas été payées" (celles du dernier trimestre 2010). Il dit aussi que le budget de fonctionnement du tribunal, qui était de 612 915€ en 2008 est tombé à 485 795€ en 2009 et que celui de 2010 n'a pas encore été notifié. Les frais de justice ont crû de plus de 1,1 million en 2010 pour s'établir à 11,7 millions. Le tribunal a perdu 14 fonctionnaires en 2009. La durée moyenne d'une procédure s'établit à 20 mois.

Surtout, on ne veut pas remonter aux origines du mal, à savoir:

1) une Education Nationale devenue un champ de ruines incapable de transmettre les valeurs de la vie dans une communauté nationale;

2) des familles destructurées par les idéologies et les lois individualistes;

3) une immigration à tout va de populations qui n'ont pas été assimilées.

Mais la racine la plus profonde ne serait-elle pas une République qui préfère l'action médiatique à l'action en profondeur et l'éphémère à la durée?