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En marge des événements d’Israël : Le devoir français

13 Octobre 2023, 15:20pm

Publié par AF Provence


L’Histoire nous apprend qu’en ces moments extrêmes où se joue leur survie face à « ce qu’il y a « de suprême dans leur destin » selon l’expression qu’avait utilisée De Gaulle*, les nations en dernière analyse se retrouvent seules. 

Les manifestations de solidarité et de soutien qui peuvent monter vers elles venant des uns et des autres en pareilles circonstances sous le coup de l’émotion que les médias modernes démultiplient, peuvent alors leur apporter en paroles, non sauf exception en actes, quelque réconfort moral ; elles sont peu de chose dans leur combat existentiel décisif. Paroles verbales, presque toujours. 

L’Histoire nous apprend aussi jusqu’à quel degré de sauvagerie peuvent se hausser les luttes humaines, qu’elles soient ethniques, religieuses, territoriales, ou simplement économiques. On les croyait abolies par la supposée fin de l’Histoire. C’est tout le contraire. On se trompait. L’ère moderne a instauré par surcroît la guerre des peuples, désormais entièrement mobilisables, à l’inverse des conflits limités d’autrefois, ce qui n’a pas manqué d’en accroître la férocité intrinsèque. Les guerres démocratiques sont ainsi devenues des guerres de haine, des guerres totales. Asymétriques, souvent. D’où le resurgissement du « terrorisme », terme forgé et mis en œuvre par notre Révolution, sanglante comme on le sait. Les peuples en sont tout aussi capables aujourd’hui qu’hier. 

 

La France a connu le terrorisme lorsqu’elle était en Algérie. Quand les « combattants » ou « fédayins » du FLN posaient des bombes dans les cinémas d’Alger, de Constantine ou d’Oran, il est évident qu’ils tuaient eux aussi, comme ceux du Hamas, des civils sans armes, des femmes et des enfants. Et la communauté internationale, alliés compris, peut-être surtout, n’approuvaient pas la France de s’y défendre. Ils ne lui témoignaient aucune compassion. Ils la combattaient.   

Israël, face à son destin, mènera donc seul en vérité le combat pour sa survie. A l’exception, nul n’en doute, du soutien effectif de son grand allié américain.

Les Palestiniens dont nul Etat ne veut dans le voisinage arabo-musulman qui les a toujours détestés en vérité et combattus, lutteront à leur façon dont nous savons ce qu’elle peut être pour une bien hypothétique sortie de leur existence misérable. Comment ne pas avoir un mot, une pensée particulière quand on est Français, pour les chrétiens qui s’y trouvent ?   

Dans ce contexte, qui nous vient de fait de l’Orient compliqué et de l’Afrique, quel est le devoir de la France par-delà les mots, les émotions, les phobies et les philées**, c’est-à-dire les sympathies ou les antipathies des uns et des autres ? Il est clair. Après avoir importé en dépit de toute prudence des millions de ressortissants de l’ère arabo-musulmane ou afro-musulmane et alors qu’elle continue de le faire à hauteur d’un demi-million/an, la France a d’abord l’impérieux devoir de se défendre elle-même, son territoire, ses citoyens ; l’impérieux devoir de prendre enfin conscience des risques qu’elle encourt, dont les dernières émeutes donnent sans-doute une faible idée : risque d’insécurité aggravée voire généralisée, risque d’une nouvelle vague d’attentats, risque de reprise à grande échelle des émeutes déjà vécues, risque d’embrasement des cités, banlieues, zones islamisées entières, etc.       

Le devoir de la France est ainsi d’abord vis-à-vis d’elle-même. C’est à quoi devrait nous inviter la situation d’Israël lui-même. Nous devons savoir que la tragédie qui s’y est déroulée et continue de s’y dérouler  peut se reproduire demain en France même dans toute son horreur. Le devoir de la France ? En bref, il faut dit Maurras dans Votre bel aujourd’hui*** – et cela incombe à ses gouvernants comme à son peuple – « que la France sache prendre et tenir le centre des choses françaises. »    

* Lettre du général De Gaulle au Comte de Paris (Henri VI) après son départ des affaires, en 1969. 

** Expressions de Pierre Boutang qui excluait philées et phobies de toute prise de position en matière géopolitique. 

*** Charles MAURRAS. Votre bel aujourd’hui. Arthème Fayard, Paris 1953

 

 

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